& 10 ans après &

4 ans que je n’ai pas ouvert ce blog. La vie suit son cours avec ses hauts et ses bas. La vie de parents, même quand on l’a voulu de tout son cœur n’est pas de tout repos!

Cet hiver, Mini Mousse a fêté ses 10 ans. C’est loin et si proche à la fois. Il suffit de pas grand chose pour que les souvenirs et les émotions reviennent comme si c’était hier, mais quand je la regarde je vois une petite demoiselle plus proche de l’adolescente que du bébé. Quant à La Gaufrette, c’est un petit garçon au fort caractère, capable des pires colères autant que des plus grands moments de tendresse.

Bref, si je reviens ici aujourd’hui après tout ce temps, sans trop savoir si cet article sera lu, c’est parce que j’ai envie de partager un beau moment qui n’aurait jamais eu lieu sans notre histoire particulière.

Il y a un peu plus de 10 ans, donc, naissait notre petite guerrière avec ses 3 mois d’avance. Nous, parents avant l’heure, découvrions ce nouveau monde, celui de la prématurité.

Quelques années plus tard, découvrant les talents d’une artiste de chez nous, Mr Mousse la contacte pour lui demander si elle accepterait d’écrire un slam sur la prématurité. Ce qu’elle fait.

Mini Mousse grandit et découvre ce texte qui ne parle pas spécifiquement d’elle mais auquel elle s’identifie. Ca devient peu à peu sa chanson. Elle se prend de passion pour cette artiste et pour le slam. Nous assistons à nombre de ses concerts et Mini Mousse s’essaie à l’écriture (pas si facile!).

Et puis un jour, cette artiste propose à Mini Mousse de monter sur scène pour chanter avec elle cette chanson si chère à nos cœurs, réalisant ainsi le rêve de Mini Mousse.

Comme quoi, de nos épreuves peuvent naître de belles choses, et peut-être même des vocations…

Cette artiste s’appelle Chloé M et j’aimerai vous partager sa chanson : Un monde en avance.

Pour Mini Loup ❤

Pour Mini Loup, bébé courage parti rejoindre les étoiles à l’aube de ses 6 mois,

Pour sa grande sœur si sensible,

Pour sa formidable Mummy et pour son papa…

Je pense à vous, je pleure avec vous.

Ce drame nous rappelle combien la vie est précieuse, combien les difficultés du quotidien sont dérisoires. Tout ce qui compte est l’amour que l’on peut donner et je sais que Mini Loup a reçu tout l’amour qu’il était possible de recevoir, qu’il a emporté cet amour avec lui et qu’il le gardera pour toujours.

J’aime à croire que là où il est, il a rejoint d’autres petits anges et qu’ensemble, ils veillent sur ceux qui les ont aimés et les aiment encore.

S., L., E., A., Firmin, Elia, Maël, et tous ceux dont je ne connais ni le nom, ni l’initiale, mes pensées volent aussi vers vous et vers vos proches.

&Cette fois encore, mon cœur s’est serré&

C’était il y a 2 semaines, nous rentrions d’un we parisien en famille. Moi au volant, Mr Mousse s’endormant à côté de moi, Mini Mousse et la Gaufrette sages à l’arrière.

En montant le col que je connais bien, mon cœur une nouvelle fois s’est serré, les larmes sont montées. Je les ai contenues pour ne pas flouter ma vue, mais les souvenirs ont afflué, comme à chaque fois que je passe ce col et ses virages serrés. Presque 5 ans et demi après, je ressens encore cette angoisse sourde que j’ai ressentie tout le long du voyage qui nous transférait Mini Mousse et moi de l’hôpital parisien où elle avait séjourné presque 1 mois à l’hôpital régional où elle est restée 36 jours de plus.

Elle avait 22 jours, soit 32 SA+3 (7 mois grossesse comprise), était encore si petite et si fragile. Le transfert s’est fait en ambulance, dans sa couveuse. Nous avions pourtant insisté pour que je l’accompagne et qu’un pédiatre soit présent, ce qui devait me rassurer. Mais je crois que rien n’aurait vraiment pu me rassurer. Un si long voyage (450 km) pour un si petit bébé.

Nous quittions notre cocon à l’atmosphère feutrée, lumière tamisée, sons atténués, stimulations minimums, entrées limitées et contrôlées, pas un environnement aseptisé mais ça en donnait l’impression rassurante. Nous disions au revoir à ces soignants devenus proches, en qui nous avions entièrement confiance. L’arrivée dans ce nouvel hôpital ne nous effrayait pas plus que ça, ayant eu de très bons échos sur le personnel et sur le service, mais le voyage lui me terrifiait.

Il faut dire que la dernière fois que nous avions pris cette route, quelques mois plus tôt, une ambulance était couchée sur le bas côté, accidentée. Cette image m’obsédait à l’approche du transfert. Et si ça nous arrivait? Que deviendrait-il de mon miracle. Certes la couveuse est attachée ou bloquée dans l’ambulance, mais le bébé lui n’est pas plus protégé que ça. Pas de ceinture, pas de harnais, si l’ambulance se couche ou pile, il se retrouve plaqué contre les parois de sa couveuse. Quelles chances pour qu’elle s’en sorte, elle qui a des petits os tout fins, pas une once de graisse et si peu de muscles pour amortir le choc? C’est avec cette image en tête que je suis montée dans l’ambulance, alors forcément, je n’étais pas sereine.

Mais les difficultés ont commencé dès la sortie de la chambre, avant même de monter dans l’ambulance, on a compris que ce serait encore plus dur que ce qu’on avait imaginé. Le trajet de la chambre à l’ambulance s’est fait sans ménagement. Le bruit des roues, les secousses des pas de portes, la lumière au plafond alors que la couveuse n’était plus couverte, les regards des passants, soignants ou non, qui cherchaient à voir ce tout petit bébé dans la couveuse,… autant de stimulations et d’intrusions auxquelles elle et nous n’étions ni habitués, ni préparés.

Une fois à l’intérieur, les choses ont empiré. Le pédiatre, qu’on va appeler « Dr Je m’en fous » n’avait rien de rassurant. Il a longtemps refusé de couvrir la couveuse sous je ne sais plus quel prétexte, laissant Mini Mousse éblouie par les lumières du plafond. Il a fallu que j’insiste pour qu’il éteigne les lumières, ce qu’il a fini par faire puis pour couvrir la couveuse lorsqu’il a rallumé pour faire je ne sais quoi.

L’heure étant matinale, pour gagner du temps dans les bouchons parisiens, le chauffeur usait et abusait des sirènes. C’est fou ce que c’est fort le son des sirènes pour les passagers dans l’ambulance. Et que dire du bruit de l’ambulance tout le long du trajet, rendant toute conversation difficile, m’empêchant de parler, rassurer mon bébé, forcément apeurée par tout ça.

Pendant le transfert, Mini Mousse était scopée, comme dans sa chambre. C’est à dire qu’elle était branchée en permanence pour suivre son rythme cardiaque et sa respiration, une autre sonde indiquait sa température corporelle, enfin en théorie. Car Dr Je m’en fous ne voulait pas coller la sonde de température qui du coup tombait tout le temps, déclenchant l’alarme à chaque fois et nous empêchant de connaître sa température réelle. La température de la couveuse, elle, était bien visible et beaucoup trop haute, 35°C, je me souviens, alors que dans sa chambre, elle n’était qu’à 32°C car Mini Mousse progressait sur la régulation de sa température. Au début, je n’osais rien dire, pensant qu’il savait ce qu’il faisait, que peut-être la température extérieure étant plus fraîche, c’était nécessaire. Je ne voulais pas encore demander et passer pour la chieuse de service. Mais au bout d’un (trop long) moment, j’ai compris à l’attitude de ma puce qu’elle n’était pas bien, qu’elle avait sans doute trop chaud. Le pédiatre a fini par baisser la température après que je lui ai demandé plusieurs fois de le faire, d’abord timidement, sous forme de question, puis en insistant vraiment. Comme l’air à l’intérieur était toujours chaud, il a ouvert les portes de la couveuse pour faire baisser la température. J’étais partagée entre le soulagement de voir la température baisser et la crainte qu’elle prenne froid, que les bruits soient plus forts et l’indisposent, et ce sentiment qu’elle n’était plus protégée dans son cocon. Et si elle attrapait une infection pare que je n’ai pas osé demander à baisser la température plus tôt?

Outre la température, les alarmes sonnaient à tout va. Je n’ai jamais été obsédée par le scope, à guetter l’écran pour voir si tout allait bien. Dans sa chambre, lorsqu’une alarme sonnait, je regardais ce qu’il en était, sur elle, sur l’écran et j’avisais : en général, elle gérait toute seule et si ce n’était pas le cas, une chatouille au pied et c’était réglé (elle oubliait parfois de respirer et une légère stimulation suffisait à le lui rappeler). Je savais qu’en cas de gros problème, une infirmière viendrait faire le nécessaire. Mais là dans l’ambulance, avec ce pédiatre en qui je n’avais aucune confiance, toutes ces alarmes étaient très stressantes. Je n’arrivais pas à voir ce qui les déclenchait. A peine un coup d’œil et Dr Je m’en fous acquittait sans plus de surveillance. J’avais l’impression que si quelque chose de sérieux arrivait, il ne le verrait pas.

Comme une idiote novice, je n’avais pas prévu de solution hydroalcoolique (SHA). Elle était à disposition dans sa chambre et on en utilisait à chaque fois qu’on voulait la toucher, pour être sûr de ne rien lui transmettre, les infections pouvant être beaucoup plus grave chez les bébés prématurés. Naïvement, je pensais que ce serait pareil dans l’ambulance. Mais non, Dr Je m’en fous, n’avait qu’une petite bouteille de poche que je n’osais pas utiliser de peur de la vider et qu’il n’en ait plus s’il en avait besoin. Du coup, j’avais peur de toucher mon bébé pour la rassurer alors qu’elle en avait tant besoin, stressée par tous ces changements et ces stimulations. Finalement, après plus de 2 heures à me demander ce que je devais faire, la sentant tendue, je suis passée outre la SHA et j’ai fini par poser ma main sur elle de temps en temps, mais toujours avec cette crainte d’empirer les choses et pas aussi souvent que j’aurai aimé ou qu’elle en avait besoin. Je m’en suis beaucoup voulu de cet oubli. J’aurai aimé qu’on m’en parle.

Comme sa tenue. Une de ses infirmières nous avait demandé si on voulait l’habiller pour le transfert, nous précisant que parfois les pédiatres n’aiment pas car ils peuvent moins bien les surveiller (mouvements thoraciques, changement de couleur moins visibles,…). Du coup, on avait décidé de la laisser en couche, comme elle était habituellement. Sauf que ce qui nous paraissait normal dans sa chambre la rendait encore plus vulnérable à l’extérieur. Bon finalement vue l’histoire de la température, c’était peut-être pas plus mal mais quand même.

Ce qui a été le plus dur, c’était cette angoisse de l’accident. Arrivé au fameux col, pourtant pas très haut mais avec une succession de virages que je sais trompeurs pour bien connaître la route, le brouillard se mêlant à la pluie, le chauffeur ne ralentissait pas et l’image de l’ambulance accidentée quelques mois plus tôt m’obsédait. Le bruit m’empêchait de lui demander de lever le pied, je serrais les dents, me focalisais sur Mini Mousse, essayant de la rassurer tout en me rassurant moi-même. Puis le col s’est éloigné, le temps s’est éclairci et nous avons poursuivi la route, un peu moins angoissée mais toujours très tendue et de plus en plus pressée d’arriver.

Manque de chance, à l’arrivée, le chauffeur n’avait pas la bonne adresse et s’est dirigé vers l’ancien hôpital. Quand je m’en suis rendue compte, il m’a fait monter devant pour que je puisse le guider. Moi qui était si soulagée d’arriver enfin, j’ai dû prendre sur moi pour ne pas l’insulter de nous rallonger le trajet d’1/2h.

Ce trajet a été l’un des plus long de mon existence et pour sûr le plus éprouvant. Encore aujourd’hui quand je passe ce col, les souvenirs reviennent me rappelant à quel point ce transfert fut une épreuve difficile, mon pire souvenir de toute l’hospitalisation, avec notre 1ère nuit loin l’une de l’autre.

Un kiné pas comme les autres

Il y a presque 3 mois, je suis passée en partie à travers le plancher de mon grenier. Je me suis rattrapée sur un bras, restant suspendue une jambe dans le vide. Plus de peur que de mal, quelques bleus et une douleur à l’épaule qui se transformera en tendinite. Ca m’a valu la reprise la plus courte de l’histoire : après 14 mois d’absence, j’ai repris le travail 2 j ours avant d’être arrêtée 1 semaine à cause de cette chute (et sur le coup j’étais bien contente!).

La douleur persistant, j’ai droit à quelques séances de kiné. Sur les conseils d’une collègue, je prends rdv chez son kiné. Le contact passe bien, il m’explique qu’il a une approche globale du corps et ne se contentera pas de travailler sur la zone douloureuse. Ca me va. La séance se passe, inévitablement, je parle de mon parcours pour avoir mes enfants. Evidemment, il y voit un lien avec les tensions qu’il trouve un peu partout et qu’il s’efforce de dénouer.

Vient l’heure de faire le dossier et là, il m’annonce que chaque séance me coûtera 17€ (en plus de la part prise en charge par la sécu). Evidemment normalement il en parle avant, mais là il a oublié. Ca se justifie par le temps des séances un peu plus long et l’approche globale. Soit.

Mais là dans ma tête, il y a eu comme un bug. J’ai senti les larmes monter, et je n’ai pas pu les retenir. Sans trop comprendre pourquoi sur le coup, mais finalement si.

Après toutes ces années à débourser pour tout et n’importe quoi en désespoir de cause (Reiki, hypnose sous plusieurs formes, acupuncture, bilan énergétique, kinésio, ostéo,…) me voilà à devoir continuer encore et encore. Je pensais en avoir fini avec ça, mais non. Ce parcours est ancré en moi au sens propre du terme on dirait et je dois encore payer pour espérer aller mieux. Mais irais-je vraiment mieux après ça? J’ai l’impression d’être toute cassée de partout, physiquement (beaucoup de douleurs dont je n’ai même plus conscience tant elles font partie de moi pour certaines) et psychologiquement. Je ne doute pas que ces séances me fassent du bien sur le coup, mais ensuite sur le long terme? Une nouvelle contrariété, un mauvais mouvement et voilà tout reviendra. J’ai le sentiment qu’il me faudrait des séances à vie pour maintenir mon corps à flot.

Et pourtant, j’avais le sentiment d’aller mieux, de mieux gérer mes émotions. Je focalise beaucoup moins sur ce désir d’une nouvelle grossesse qui me travaillait tant il y a encore quelques mois. J’ai plus ou moins accepté qu’il n’y en aurait pas d’autre. Mais de me retrouver comme une quiche à pleurer devant la facture du kiné me fait dire que non ça ne va pas encore tout à fait bien.

Bon la fatigue accumulée par les nuits agitées d’une Gaufrette qui ne fait toujours pas ses nuits et la séance en elle-même y sont sûrement pour quelque chose, mais quand même.

Ma Gaufrette a eu un an. Je n’ai même pas pris le temps d’écrire l’article que je voulais pourtant faire (vous y aurez peut-être droit à retardement, ou pas, on verra). Totalement dépassée Miss Mousse, heureuse dans sa nouvelle vie, mais débordée! J’essaie de privilégier le sommeil à l’écriture et à plein d’autres choses pas tout à fait indispensables mais qui commencent à me coûter.

Bref, un an après, je suis encore là à devoir gérer les conséquences de ce parcours et les traces qu’il a laissées (et pourtant je suis loin d’avoir le parcours le plus difficile). Quand est-ce que ça s’arrête?

J’y pense que rarement mais petit à petit je me rends compte de ce que toutes ces épreuves ont changé dans notre vie. Il y a du positif, mais pas que. La psy que j’ai commencée à voir il y a 2 mois m’aide à ouvrir un peu les yeux sur ce qui n’est pas tout à fait normal dans ma vie, sur tout ce que j’ai mis de côté pendant ces années. Encore un poste de dépense lié ce parcours d’ailleurs.

Je me rends compte que ce n’est pas un article très intéressant, mais j’avais besoin de l’écrire parce que ma réaction m’a surprise, je ne m’attendais pas à ça.

Se réconcilier avec son corps

Vous connaissez la fille complètement maso qui après des années à devoir se rendre à l’hôpital très régulièrement pour divers examens, contrôles, interventions et autres joyeusetés, après y avoir séjourner plusieurs semaines pour elle et pour ses petits bouts, décide de son propre chef d’y retourner? Et bien c’est moi!

Je l’ai déjà évoqué ici, l’infertilité, les fausses-couches, les grossesses trop courtes puis l’échec de mes 2 tentatives d’allaitement m’ont amenée à en vouloir à mon corps qui me refusait ce qui comptait le plus. Et puis c’est passé, parce qu’au final, qu’il l’ait voulu ou non, il me les a donnés mes enfants et il a morflé pour ça.

Du coup, mon rapport à mon corps est assez sain, enfin je crois, la plupart du temps. Je l’ai jamais vraiment aimé, mais ne le déteste pas non plus. J’ai appris à m’accepter telle que j’étais, imparfaite mais pas trop complexée pour autant. Surtout après la naissance de Mini Mousse, je me suis beaucoup détachée du regard des autres. Mon apparence n’est donc pas un grand sujet de préoccupation pour moi. Pourtant, il y a une chose que je veux changer chez moi depuis longtemps : ma poitrine. Sans avoir été vraiment complexée, j’ai réalisé il y a quelques années que ça avait grandement influer sur ma personnalité, mon rapport aux autres, sur la manière de m’habiller, de me tenir et au final sur ma féminité.

Paradoxalement, le fait d’avoir une poitrine (trop) généreuse a freiné ma féminité. N’osant pas l’exposer, j’ai pris l’habitude de rentrer mon thorax entre mes épaules et baisser la tête, pour ne pas la mettre en avant. J’ai aussi appris à éviter les décolletés plongeants et les vêtements trop près du corps. Quant aux soutiens-gorges, ils ne sont choisis qu’en fonction du maintien voire du confort mais jamais pour leur esthétique.

Je ne sais pas quand l’idée est venue s’installer, mais je me suis dit il y a longtemps, qu’une fois que j’aurai mes enfants, je me renseignerais sur l’opération de réduction mammaire. Déjà après Mini Mousse, j’ai commencé à en parler avec mon médecin parce que les douleurs dorsales étaient devenues permanentes. Mais tant que le « projet bébé » était en cours, ce n’était pas envisageable. Je ne me voyais pas me faire opérer et risquer de voir le résultat bouger avec une nouvelle grossesse (et encore moins reporter le projet pour une opération non indispensable), sans compter que ça risquait de nuire à l’allaitement. J’ai donc mis ça de côté en attendant de voir si mon rêve d’avoir un 2ème enfant se concrétiserait.

Et puis La Gaufrette est arrivé. L’allaitement bien qu’imparfait a encore un peu plus déformé cette partie de mon corps. Il ne s’agit plus seulement d’un problème de taille mais également de gravité. Ce n’est pas qu’une question d’esthétique, qui est loin d’être ma principale motivation, mais plus une question de confort. J’espère ainsi diminuer mes maux de dos, modifier ma posture, faciliter la pratique du sport, pouvoir choisir mes vêtement sur d’autres critères, porter un maillot de bain, me sentir à nouveau désirable et plus largement, m’assumer un peu plus en tant que femme (rien que ça!).

J’ai donc pris contact avec le service de chirurgie plastique peu de temps après la sortie de la Gaufrette de l’hôpital pour prendre des renseignements. Je crois que j’avais aussi besoin de projeter sur autre chose rapidement. Vu les délais de rdv (ça vaut ceux de la PMA), je n’ai pas attendu pour fixer le rdv avec le chirurgien. Après 2 rdv préparatoires, la date de l’opération est programmée début avril.

Si j’ai décidé d’en parler ici, c’est parce qu’évidemment, je fais un lien avec mon parcours. Cette opération représente une nouvelle étape importante. C’est un moyen de m’aider à tourner la page de ce chapitre si important de ma vie, les essais bébés. Si j’envisageais réellement une nouvelle grossesse, je ne me lancerais pas. Bien sûr, physiquement, cette opération n’empêche rien, mais dans ma tête, ce n’est pas compatible. C’est donc une étape de plus dans le cheminement de l’acceptation de la fin de l’aventure bébé.

Souvenirs souvenirs

Voilà bien longtemps que je n’ai pas écrit. J’en ai pourtant l’envie, les sujets ne manquent pas, j’écris d’ailleurs plein d’article dans ma tête, mais le temps me fait défaut.

Je reviens d’une semaine de vacances à la neige près de chez nous, où nous avons l’habitude d’aller chaque année. Les seules exceptions ont été 2014, après la naissance de Mini Mousse, et 2018, pendant la grossesse de La Gaufrette. On s’y sent chez nous. C’est là-bas que j’ai appris ma 6ème grossesse (l’avant dernière). La-bas que Mini Mousse a peut-être été conçue, pas loin de là où la Gaufrette l’a été également. Notre petit paradis à nous.

Cette année, nous sommes partis avec un couple d’amis avec qui nous partions souvent avant Mini Mousse. La dernière fois, c’était en 2013, dans ce même appartement. Et je ne sais pas pourquoi me retrouver là-bas avec eux, m’a renvoyé 6 ans plus tôt et m’a fait réaliser encore un peu plus le chemin parcouru.

Il y a 6 ans, nous étions donc au même endroit avec ces mêmes amis, le cœur dévasté par notre 1ère fausse couche. Le verdict était tombé 2 jours avant le départ. Le cœur de notre 1er petit embryon issu de la 3ème IAC après 3 ans et demi d’essai s’était arrêté, j’avais commencé à saigner, mais pas suffisamment pour qu’il sorte.

Je passais donc ma semaine de vacances à me demander si je n’allais pas me vider de mon sang sur les pistes. La journée, j’essayais de profiter comme si de rien n’était, malgré la douleur, physique et morale. Mais le soir, le cœur n’y était pas, j’allais me coucher tôt au lieu de profiter des copains et je pleurais en silence.

Ils n’en ont jamais rien su, même aujourd’hui je n’ai pas réussi à leur dire, je ne sais pas pourquoi. Ils connaissent une bonne partie de nos déboires pourtant, mais à l’époque on gardait encore tout pour nous, alors leur dire maintenant, ça me paraissait bizarre.

Mais à l’évocation de certains moments de nos dernières vacances, mon petit cœur s’est à nouveau serré très fort. Je me suis souvenu de cette crêpe dans le nouveau bar qui venait d’ouvrir en bas des pistes, cette crêpe dont je n’ai pas pu manger plus de 2 bouchées, à cause de la douleur et des nausées encore présentes. Et cette ballade, qu’ils ont faite sans moi et dont ils reparlent souvent en riant à pleins poumons tant il s’est passé de trucs loufoques ce jour-là. Je n’y étais pas, ayant dû reprendre le chemin de l’hôpital pour un rdv de contrôle. Et tant de choses encore. C’est loin et si proche à la fois. J’ai le sentiment qu’une éternité s’est écoulée depuis tant ma vie a changé. Mais la simple évocation de ces moments me ramène immédiatement à l’état d’esprit dans lequel j’étais à l’époque.

Dans ces moments-là je regarde mes enfants, je les serre très fort contre moi et les couvre de baisers (quand ils se laissent faire), mesurant une fois de plus la chance que j’ai de les avoir et l’ampleur des blessures que ce parcours a laissées.

Anecdotes larmoyantes

J’en parlais dans mon dernier article. Ces derniers mois, je me suis retrouvée plusieurs fois dépassée par mes émotions. Rien de grave bien sûr, mais je pense symptomatique de quelque chose quand même, reste à savoir de quoi. Parfois je me dis que j’ai dû être forte tellement de fois dans ce parcours de 9 ans pour avoir mes 2 amours, que maintenant que la page se tourne, la digue a cédé pour de bon et l’eau coule à flot. Voici donc quelques situations vécues récemment.

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8 mois et états d’âme

Ca fait un petit moment que je n’ai pas écrit. Je n’en ressens plus trop le besoin et j’avoue que ça fait du bien. Parfois je vis une situation où je me dis, « tiens, je pourrai l’écrire dans un article », mais finalement, non, ce n’est pas si intéressant.

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Parce que ça ne doit plus être tabou

Je partage ici le message de l’association SOS Préma :

Aujourd’hui 15 octobre, c’est la journée de sensibilisation au deuil périnatal.
Alors aujourd’hui encore plus, nous pensons à tous les parents, à toutes les familles, qui traversent cette épreuve. Rien de ce que nous dirons ne pourrait apaiser votre douleur, mais sachez que nous pensons à vous : vous n’êtes pas seuls.
Brisons le tabou du deuil périnatal, parlons-en ! Nous invitons toutes les personnes qui suivent notre page à changer leur photo de profil pour montrer leur soutien. Merci ❤️❤️❤️.

L’image contient peut-être : texte

Un énorme pensée à tous les paranges et à vos étoiles ♥♥♥ 

Unité Kangourou ou comment j’ai cru qu’on pourrait changer les choses

Suite à notre court séjour en Unité Kangourou (UK) après la naissance de la Gaufrette, et aux peu de précautions prises lors des soins aux bébés prématurés (entre 35 et 37 SA) malgré le risque de séquelles, nous avons écrit une jolie lettre à la direction de l’hôpital.

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Vivre avec ce passif

Aujourd’hui, la Graufrette a 5 mois. Et il se porte comme un charme.

Je ne réalise toujours pas que les emmerdes sont derrières moi, que j’ai bel et bien réalisé mon rêve. Je reste très émotive, je suis capable de pleurer pour un rien, une pub, une chanson (même de dessin animé), en racontant une histoire sortie d’un livre pour enfant, en regardant une femme enceinte, en évoquant mon parcours, en regardant mes miracles ou en les serrant dans mes bras.

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Que faire de ce blog?

Comme beaucoup, je me suis demandée ce que je voulais faire de ce blog maintenant que La Gaufrette nous a rejoint, qu’il n’y a plus de projet bébé. Je ne souhaite pas écrire sur ma vie en général. Ce blog, je l’ai ouvert pour extérioriser mon mal-être, partager mon expérience avec d’autres personnes qui comprennent, et j’espère donner de l’espoir maintenant que l’histoire se termine bien. Au fil des articles, j’ai découvert tous les bienfaits de l’écriture et  j’ai l’impression que j’aurais du mal à m’en passer. Mais que dire maintenant?…

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Il y a 1 an

Il y a un an, nous partions en we rien que nous 2, Mr Mousse et moi-même, Mini Mousse étant en vacances chez ses grands-parents.

Ce n’était pas un we en amoureux à proprement parlé, même si vu la rareté de la chose et le cadre fort sympathique, on le voyait un peu comme ça. A la base, c’était un we boulot pour Mr Mousse dans lequel je me suis incrustée. 2 jours d’un marché artisanal franco-suisse, dans un coin de notre région que j’aime beaucoup, juste à la frontière. Je passerai vite sur le fait que j’ai dépensé une bonne partie de la recette du we, mais c’est pas ma faute si tous les artisans du festival sont de qualité.

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Histoire de chiffres

J’avais écrit cet article il y a environ 1 an. Je ne sais plus pourquoi je ne l’ai pas publié. Il est toujours d’actualité si je modifie légèrement la fin. Alors je le poste maintenant. D’une certaine façon, il résume bien mon parcours, sous forme de chiffres et peut-être apportera-t-il de l’espoir…


Aujourd’hui, j’ai envie de parler statistiques* ou plutôt probabilité. C’est le genre d’article totalement inutile mais j’y pense souvent. D’autant que je n’ai pas tous les chiffres et quand bien même, je serais bien incapable de calculer les « chances » que tout cela se produise. Pourtant tout ça s’est produit. C’est ma vie, mon parcours.

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Ma contraception (la suite)

Voilà, j’ai pris ma décision, ce sera finalement le stérilet en cuivre. Je serai plus en accord avec moi-même en évitant la prise d’hormones supplémentaires. Il me reste à travailler sur l’acception de mes cycles, mais ça viendra.

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Quand reprendre une contraception pose question

Je préviens à l’avance, cet article risque d’en énerver certaines. A vrai dire, je m’énerve moi-même… Dans le genre éternelle insatisfaite, je me pose là. Mais bon, ça me travaille, alors j’écris…


Deux jours après l’accouchement, alors que le transfert de la Gaufrette en néonat précipitait ma sortie de la maternité, une sage-femme m’a demandé quelle contraception je voulais. Totalement prise de court, j’avais dit stérilet au cuivre, comme après Mini Mousse, pour éviter les hormones. Ca me semblait une évidence. Après m’être injecté tous ces traitements (en encore j’en ai pas eu tant que ça au final), je ne voulais plus en entendre parler. Et puis j’avais plutôt bien supporté le stérilet les quelques mois où j’avais dû le porter.

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23 jours en néonatalogie – partie 3

J’ai pas mal parlé des aspects un peu technique de l’hospitalisation de la Gaufrette et des choses difficiles qui m’ont marquée, mais pas des belles choses, alors je me lance.

Parce que quand même pendant ces 23 jours, j’ai eu beaucoup de jolis moments. Même si le contexte est particulier et si tout n’est pas rose, je n’ai jamais oublié la chance que j’avais d’être avec mon bébé.

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