Se réconcilier avec son corps

Vous connaissez la fille complètement maso qui après des années à devoir se rendre à l’hôpital très régulièrement pour divers examens, contrôles, interventions et autres joyeusetés, après y avoir séjourner plusieurs semaines pour elle et pour ses petits bouts, décide de son propre chef d’y retourner? Et bien c’est moi!

Je l’ai déjà évoqué ici, l’infertilité, les fausses-couches, les grossesses trop courtes puis l’échec de mes 2 tentatives d’allaitement m’ont amenée à en vouloir à mon corps qui me refusait ce qui comptait le plus. Et puis c’est passé, parce qu’au final, qu’il l’ait voulu ou non, il me les a donnés mes enfants et il a morflé pour ça.

Du coup, mon rapport à mon corps est assez sain, enfin je crois, la plupart du temps. Je l’ai jamais vraiment aimé, mais ne le déteste pas non plus. J’ai appris à m’accepter telle que j’étais, imparfaite mais pas trop complexée pour autant. Surtout après la naissance de Mini Mousse, je me suis beaucoup détachée du regard des autres. Mon apparence n’est donc pas un grand sujet de préoccupation pour moi. Pourtant, il y a une chose que je veux changer chez moi depuis longtemps : ma poitrine. Sans avoir été vraiment complexée, j’ai réalisé il y a quelques années que ça avait grandement influer sur ma personnalité, mon rapport aux autres, sur la manière de m’habiller, de me tenir et au final sur ma féminité.

Paradoxalement, le fait d’avoir une poitrine (trop) généreuse a freiné ma féminité. N’osant pas l’exposer, j’ai pris l’habitude de rentrer mon thorax entre mes épaules et baisser la tête, pour ne pas la mettre en avant. J’ai aussi appris à éviter les décolletés plongeants et les vêtements trop près du corps. Quant aux soutiens-gorges, ils ne sont choisis qu’en fonction du maintien voire du confort mais jamais pour leur esthétique.

Je ne sais pas quand l’idée est venue s’installer, mais je me suis dit il y a longtemps, qu’une fois que j’aurai mes enfants, je me renseignerais sur l’opération de réduction mammaire. Déjà après Mini Mousse, j’ai commencé à en parler avec mon médecin parce que les douleurs dorsales étaient devenues permanentes. Mais tant que le « projet bébé » était en cours, ce n’était pas envisageable. Je ne me voyais pas me faire opérer et risquer de voir le résultat bouger avec une nouvelle grossesse (et encore moins reporter le projet pour une opération non indispensable), sans compter que ça risquait de nuire à l’allaitement. J’ai donc mis ça de côté en attendant de voir si mon rêve d’avoir un 2ème enfant se concrétiserait.

Et puis La Gaufrette est arrivé. L’allaitement bien qu’imparfait a encore un peu plus déformé cette partie de mon corps. Il ne s’agit plus seulement d’un problème de taille mais également de gravité. Ce n’est pas qu’une question d’esthétique, qui est loin d’être ma principale motivation, mais plus une question de confort. J’espère ainsi diminuer mes maux de dos, modifier ma posture, faciliter la pratique du sport, pouvoir choisir mes vêtement sur d’autres critères, porter un maillot de bain, me sentir à nouveau désirable et plus largement, m’assumer un peu plus en tant que femme (rien que ça!).

J’ai donc pris contact avec le service de chirurgie plastique peu de temps après la sortie de la Gaufrette de l’hôpital pour prendre des renseignements. Je crois que j’avais aussi besoin de projeter sur autre chose rapidement. Vu les délais de rdv (ça vaut ceux de la PMA), je n’ai pas attendu pour fixer le rdv avec le chirurgien. Après 2 rdv préparatoires, la date de l’opération est programmée début avril.

Si j’ai décidé d’en parler ici, c’est parce qu’évidemment, je fais un lien avec mon parcours. Cette opération représente une nouvelle étape importante. C’est un moyen de m’aider à tourner la page de ce chapitre si important de ma vie, les essais bébés. Si j’envisageais réellement une nouvelle grossesse, je ne me lancerais pas. Bien sûr, physiquement, cette opération n’empêche rien, mais dans ma tête, ce n’est pas compatible. C’est donc une étape de plus dans le cheminement de l’acceptation de la fin de l’aventure bébé.

6 commentaires sur « Se réconcilier avec son corps »

  1. Merci de témoigner en tout cas, je pense que ça peut intéresser du monde dont moi, non pas pour le côté réduction mais pour le côté « maintien », les ttt ont complètement ruiné mes seins, qui avaient déjà bien morflé avec la pilule. Je les assume malgré tout, je ne mets même plus de soutien gorge parce que je ne supporte pas ça (et contrairement à la croyance, non ne pas porter de soutif ne fait pas tomber les seins encore plus, ce serait même plutôt l’inverse) et je ne ressens pas la nécessité absolue d’une opération mais ça me traverse parfois… alors je te lirai avec grand intérêt !

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    1. J’avais lu ça sur ton blog. J’en rêve de me débarrasser des soutifs, mais inenvisageable pour moi. Ca balotte dans tous les sens, j’ai horreur de ça! Et l’expression arriver au nombril n’est pas qu’une expression pour moi 😂
      Je ne sais pas encore si j’en reparlerai sur le blog, mais on pourra échanger en privé si tu veux un retour. Ce sera avec plaisir.

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      1. Avec plaisir, tu me dira quand tu aura fait ton opération !
        Bon j’ai encore la chance qu’ils n’arrivent pas au nombril (sauf avachie sur mon canap comme maintenant^^), mais c’est sûr ça doit peser moralement (et pas que).

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