& Lactarium et différence de traitement &

Savez-vous qu’on peut donner son lait, comme on donne son sang (ou ses gamètes)? Moi je ne le savais pas. Encore une chose que j’ai découverte avec la prématurité.

lactarium

Les bébés prématurés ont d’autant plus besoin de lait maternel, c’est parfois une question de survie*. J’ai lu un très bel article sur un blog que j’ai découvert récemment (It’s only twins !). Plutôt que de répéter ce qui y est dit, je vous mets le lien, en plus, il y une interview d’une blogueuse ex-PMA que certains lecteurs doivent connaître (ça c’est pour donner envie de cliquer sur le lien…) :

De l’or liquide par Mme T

J’apporterais juste une petite correction : un grand préma peut survivre sans lait maternel. Mini Mousse en est un bon exemple (même si elle en a eu un petit peu quand même). Dans l’hôpital où elle était, ils ne faisaient pas appel au lactarium, trop cher. Soit la mère pouvait donner son lait, soit le bébé n’en avait pas. C’était notre cas. Mini Mousse devait se contenter du peu que j’avais à lui donner. Le reste était complété par du lait artificiel. Si elle était née dans le 3ème hôpital, comme prévu, elle y aurait eu le droit. C’est une des choses marquantes de notre parcours, l’inégalité des traitements d’un hôpital à un autre.

C’est vrai pour le lait, mais c’est le cas pour beaucoup d’autres choses: tous les services n’autorisent pas la présence des parents 24h/24 auprès des bébés. La visite des fratries est parfois autorisée, d’autres fois non. Certains hôpitaux disposent de chambres mère-enfant, ce qui signifie que la maman peut dormir avec son tout petit, ce qui facilite beaucoup de choses par rapport à des « parents en visite »: la création du lien, l’implication en tant que parent, l’allaitement,… mais là encore, c’est loin d’être systématique. Le peau à peau n’est pas encouragé de la même façon partout. Alors que toutes les études démontrent les bienfaits de cette pratique, certains services le démarrent beaucoup plus tard que ce qu’il pourrait être et n’expliquent pas aux parents l’intérêt de le faire le plus possible. De même pour l’implication et la présence des parents. On sait que tout ça peut permettre de réduire la durée d’hospitalisation de plusieurs jours, ce qui est loin d’être négligeable à tout point de vue.

Imaginez la différence entre les hôpitaux où les parents sont en visite dans la chambre de leur bébé, attendant les consignes du personnel soignant pour s’en occuper et ceux où les parents vivent auprès de leur bébé et sont les acteurs principaux des soins dont il a besoin. Deux philosophies complètement différentes qui peuvent tout changer. Tout changer pour les parents déjà, le vécu de cette période est forcément différent selon comment on nous se positionne. Et tout changer pour le bébé qui a besoin de ses parents pour se développer au mieux. Je ne parle évidemment pas du côté purement médical et de la nécessité du personnel soignant pour s’occuper des bébés, mais de la place laissée aux parents dans ce milieu justement ultra médicalisé.

Beaucoup de progrès ont été fait par rapport à l’époque pas si lointaine où on considérait que les parents ne devaient même pas entrer en contact avec le bébé. Mais globalement, la France n’est pas franchement en avance sur les soins aux prématurés et quand on y regarde de plus prêt, ces différences de traitement font carrément peur. Il y a un gros travail à faire la dessus!

Pour en revenir au lait, je ne sais pas comment j’aurai réagi si on m’avait proposé de donner le lait d’une autre à Mini Mousse. Bien sûr, j’aurai accepté pour qu’elle aille le mieux possible, mais je ne crois pas que je l’aurai bien vécu.

Le lait artificiel ne sort pas d’un autre être humain, contrairement au lait venant du lactarium. Se dire que son bébé boit le lait d’une autre femme alors qu’on n’est pas capable d’en produire soi-même, ça aurait été quelque chose de difficile à accepter pour moi. Malgré ça, je ne peux qu’encourager celles qui ont la chance d’avoir beaucoup de lait à en donner un peu pour aider des bébés vulnérables.

don de lait

*Chez l’enfant prématuré, il [l’allaitement maternel] soutient le développement du tube digestif (facteurs de croissance du lait maternel) et la défense de l’organisme contre les infections. Il contribue ainsi à prévenir certaines complications spécifiques et potentiellement graves liées à la prématurité (infections, entérocolite ulcéro-nécrosante, rétinopathie). C’est pour aider les enfants prématurés que les lactariums interviennent en recueillant le lait maternel auprès des mamans qui souhaitent donner leur surplus de lait.

 

 

 

4 commentaires sur « & Lactarium et différence de traitement & »

  1. J’aurais vraiment voulu donner mon lait, mais la nature a voulu que j’en produise déjà à peine ce qu’il fallait pour ma puce… je suis trés sensible à la cause des prématurés, et je reste déçue de ne pas avoir pu leur venir en aide! La prochaine fois peut être je l’espère…

    Aimé par 1 personne

Laisser un commentaire